Les troubles de la statique pelvienne consistent en une modification de la bonne position des organes du pelvis pouvant consister, pour le plan postérieur (digestif), en :
- une bascule du rectum vers l’avant réalisant un bombement dans le vagin à l’origine d’une rectocèle (recto = rectum, cèle = poche)
- un retournement de la muqueuse du rectum (partie interne du rectum) sur elle-même avec parfois une extériorisation du rectum par l’anus.
- une ouverture du plan situé entre le vagin et le rectum, normalement fermé pouvant être à l’origine d’un passage d’anses grêles réalisant alors une élytrocèle.
Ces troubles digestifs peuvent être ou non associés à des troubles dits du plan moyen ou antérieur tels que :
- la bascule de l’utérus, appelée hystérocèle.
- la bascule de la vessie, appelée cystocèle.
Ces anomalies peuvent se manifester par différents symptômes tels qu’une pesanteur pelvienne, une sensation de boule dans le vagin, une incontinence anale, une gêne pour évacuer les selles et sont volontiers aggravés ou n’apparaissent qu’à l’effort.
La chirurgie s’envisage quand les patients sont trop gênés et que ces troubles ont un impact dans leur qualité de vie.
Un bilan complet est nécessaire avant d’envisager une éventuelle chirurgie, notamment un examen clinique, une IRM pelvienne dynamique, une manométrie ano-rectale et parfois d’autres examens selon les ATCD, les symptômes ou les anomalies notées par les examens réalisés. Si une chirurgie est retenue, on peut parfois être amenés à opérer à 2 voire 3 chirurgiens (urologue et/ou gynécologue) selon ce qui est nécessaire.
La chirurgie est, le plus souvent, réalisée par voie coelioscopique et consiste, assez classiquement, en la mise en place d’une prothèse dite postérieure, au niveau de la face antérieure du rectum qui sera fixée au niveau du promontoire (proéminence à l’intérieur de l’abdomen du sacrum).
Elle peut, ou non, être associée à la mise en place d’une bandelette antérieure positionnée entre le vagin et la vessie et également fixée au niveau du promontoire.
L’hospitalisation est courte et dure fréquemment entre 2 et 3 jours.
Il est demandé aux patients de ne pas porter de charges lourdes et d’avoir une activité modérée pendant 4 à 6 semaines après la chirurgie.
Les éventuelles complications de cette chirurgie sont rares. Elles peuvent consister en :
- une perforation du rectum lors de la dissection du rectum, pouvant, dans le pire des cas, faire mettre en place une stomie (anus artificiel) temporaire. Cette situation est exceptionnelle.
- un saignement lié à l’ouverture des plans, également rare.
- une dyschésie = gêne pour aller à la selle, se manifestant souvent par une constipation.
- une migration de prothèse qui correspond à l’érosion, par la prothèse, des tissus sur lesquels elle est fixée. Cette situation est rare et, lorsqu’elle arrive, survient plusieurs années après la chirurgie.